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Libération
Récit

La grande peur des chrétiens syriens

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Les communautés d’Alep et de Homs survivent au milieu des combats et dans la crainte d’être prises pour cible.
publié le 16 septembre 2012 à 21h16

Après dix-huit mois de guerre, «il n'existe pas de vue d'ensemble sur la situation des chrétiens d'Orient : c'est impossible pour le moment, car ni les journalistes ni les ONG, sauf les plus suicidaires, ne peuvent pénétrer dans nos quartiers. Nous sommes enfermés dans notre propre pays et les chrétiens refusent de s'exprimer sur la situation par peur de représailles». Voilà ce qui disait le père Marwan, jésuite syrien originaire de Homs âgé d'une quarantaine d'années, lors de son récent passage en France. Le père Marwan est reparti pour Beyrouth puis pour la ville syrienne, où il escomptait célébrer la messe hier matin, «et surtout rester auprès des plus pauvres et des plus démunis, qui sont souvent, d'ailleurs, les musulmans sunnites». Le religieux ne souhaitait pas en dire d'avantage : «Les autorités syriennes me laissent passer pour le moment entre le Liban et la Syrie…»

«Apeurée». Jointe il y a dix jours au téléphone et exigeant de ne pas être citée, une mère de famille du quartier de Souleymanié, à Alep, «[refusait] d'être associée à cette guerre car le conflit nous est totalement étranger, à nous, chrétiens», assurait-elle. Avant de mettre un terme à la conversation : «Je n'ai rien à dire de plus. Nous sommes sous les bombes et nos églises sont en train d'être détruites. Vous, journalistes, voyez les gens de l'Armée libre comme des libérateurs, mais ce n'est pas l'avis des chrétiens.»

Un religieux ca