Menu
Libération
Analyse

Jusque-là conciliatrice, la Catalogne lance un défi sécessionniste

Article réservé aux abonnés
publié le 17 septembre 2012 à 22h56

Ce fut une mobilisation historique : une marée humaine - entre 600 000 et 1,5 million de personnes - a déferlé le 11 septembre à l'occasion de la fête nationale catalane au cri de «Catalogne, nouvel Etat d'Europe». Depuis, l'exécutif de cette riche région menace de s'émanciper de l'Espagne si ses exigences de pleine souveraineté fiscale ne sont pas satisfaites.

Pourquoi la région a-t-elle proposé l’indépendance ?

Depuis les années 80 et le règne du nationaliste modéré Jordi Pujol, cette région du nord-est du pays s'est toujours caractérisée par sa capacité à sceller des «pactes» avec Madrid, moyennant l'obtention de compétences toujours élargies (un Parlement, une police, le catalan obligatoire dans l'administration et à l'école, etc.). Artur Mas, le successeur de Pujol, s'inscrit dans cette ligne. Mais il surfe sur un fort mécontentement du gros de son électorat, qui se sent «spolié» par Madrid : 8% du PIB catalan, environ 16 milliards d'euros, seraient ainsi «perdus» chaque année du fait du système de financement des régions. Mas insiste depuis des mois sur un remède à ce déficit, un «pacte fiscal» avec Madrid, qui permettrait de lever et de gérer tous les impôts. Mais l'Etat n'en veut pas. Et la clameur indépendantiste du 11 septembre ayant débordé toutes les prévisions, Artur Mas se voit obligé de monter son discours d'un ton. C'est ce qu'il a fait jeudi : «La Catalogne et l'Espagne sont fatiguées l'une de l'autre […]. Le moment est venu de no