L’été 2012 fut marqué par une exposition médiatique singulière de l’Amérique latine dans l’actualité internationale dont la presse française a inégalement rendu compte, dressant un portrait mi-admiratif, mi-circonspect de cet «extrême occident». La région voit le Brésil devenir le «champion des émergents» suite au sommet de Rio + 20, alors que son voisin, le Paraguay, est victime d’un «coup d’Etat express». Le Mexique cristallise ces contradictions : empêtré dans la violence liée au narcotrafic, il affirme sa stature de grand pays émergent en organisant pour la première fois un G20. Face à cette situation inédite, la France a-t-elle un discours envers l’Amérique latine ? Il est permis d’en douter.
L'Amérique latine a été absente de la campagne présidentielle et le continent n'est pas sur l'écran radar du nouveau gouvernement. Le discours du Président face aux ambassadeurs le 27 août n'a mentionné qu'une fois l'Amérique latine, pour dire que la France «pèsera sur l'avenir du monde en renforçant ses liens avec les pays émergents, d'Amérique latine, d'Asie, d'Océanie, d'Afrique, du Golfe arabo-persique».
Pourtant, l’Amérique latine vit un moment d’affirmation et de croissance, et les socialistes y comptent beaucoup d’amis. Consacrée au plan international par les récents sommets du G20 et de Rio + 20 (en attendant la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux olympiques à Rio en 2016), la région n’a jamais disposé, pour peser sur la scène internationale, d’autant d’av