Présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, députée de Seine-Saint-Denis, Elisabeth Guigou s’est activement engagée dans le débat sur le nouveau Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) au sein de l’Union économique et monétaire (UEM). L’ancienne ministre déléguée aux Affaires européennes demeure plus que jamais convaincue que l’Europe doit aller de l’avant vers plus d’intégration, retrouvant le souffle qui était le sien à l’époque de Jacques Delors et Romano Prodi. Elle explique les enjeux du TSCG et évoque les pistes pour redonner une envie d’Europe aux Français.
Pourquoi ce nouveau traité que certains, au sein même des institutions européennes, jugent inutile ?
Ce texte vise à confirmer des règles déjà en vigueur dans l’Union européenne et la zone euro. Il nous a été imposé par la chancelière Angela Merkel parce que, depuis 2003, donc bien avant la crise, la France de Jacques Chirac, puis de Nicolas Sarkozy, ne respectait pas les règles du Pacte de stabilité. Je suis persuadée que si nous avions poursuivi la politique menée pendant cinq ans par le gouvernement de Lionel Jospin, le TSCG n’aurait pas été nécessaire. C’est un compromis, qu’il faut prendre comme tel. Le président François Hollande a impulsé une nouvelle dynamique avec le pacte de croissance, la taxation des transactions financières qui est à l’étude, mais pas encore décidée, et la supervision bancaire.
Le traité parle de règles «permanentes et contraignantes». Que répondez-vous à ceux qui accusent ce texte de consacrer une politique d’austérité ?
Des mécanismes de correction et même de sanction existent déjà. Le nouveau traité nous demande d’introduire dans la législation nationale de chaque pays