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Analyse

Le chaos taliban rattrape Kaboul

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Un attentat-suicide a fait au moins 12 morts, hier, dans la capitale afghane. Une tuerie qui met en évidence l’insécurité dans la capitale et l’influence croissante des insurgés dans les provinces.
Une victime de l’attentat suicide qui a fait au moins douze morts, dont huit Sud Africains, hier à Kaboul. (Photo Massoud Hossaini. AFP)
publié le 18 septembre 2012 à 21h56

La voiture a explosé devant l'un des «palais des mariages» de Kaboul, ces bâtiments de plusieurs étages aux façades vitrées et saturées d'illuminations. Mais à 7 heures du matin, hier, la cible n'était pas une famille afghane venue célébrer une union. La voiture piégée visait un minibus qui circulait sur la route de l'aéroport et transportait des employés d'une compagnie d'aviation privée. Au moins douze personnes, dont huit Sud-Africains, ont été tuées ainsi que trois Afghans. L'attentat, qui aurait été perpétré par une femme, a été revendiqué par le Hezb-e-Islami, un mouvement islamiste insurgé. Selon l'un de ses porte-parole, il constitue une réponse à la diffusion du film islamophobe l'Innocence des musulmans, qui a provoqué de nombreuses manifestations dans le monde depuis une semaine.

Onze ans après le début de l’intervention occidentale en Afghanistan, cet attentat marque surtout l’impuissance des forces afghanes et étrangères à assurer la sécurité de Kaboul. Il y a dix jours, un attentat-suicide avait déjà tué cinq personnes devant le quartier général de l’Otan, situé dans le centre de la capitale afghane.

L’insurrection afghane gagne-t-elle en puissance ?

Selon le site iCasualties.org, 340 soldats étrangers ont été tués depuis le début de l'année en Afghanistan contre 566 en 2011 et plus de 700 en 2010. Le nombre de victimes civiles est également en baisse, d'après un rapport publié en août par les Nations