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Libération

Pékin prend le Parti du nationalisme

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La mobilisation organisée contre Tokyo permet de masquer les luttes de pouvoir internes.
publié le 18 septembre 2012 à 21h06

Des manifestations presque totalement contrôlées par la police ont repris hier devant l'ambassade du Japon à Pékin, à l'occasion de l'anniversaire de l'invasion de la Chine, en 1931, baptisé «Jour de l'humiliation nationale». «A bas l'impérialisme japonais ! Rendez-nous les îles Diaoyu !» Les mots d'ordre étaient lancés par des meneurs escortés de policiers casqués placés en tête des cortèges. «Ne criez pas d'autres slogans que ceux-là, et n'oubliez pas de chanter l'hymne national», conseillait l'un de ces militants officiels dans son haut-parleur. Aux alentours du bâtiment diplomatique, les policiers étaient presque aussi nombreux que les personnes autorisées à manifester sur une voie balisée de sentinelles.

«Manipulation». Le gouvernement chinois, qui généralement proscrit les manifestations, chercherait-il à attiser la haine du Japon ? Pourquoi court-il le risque de voir les entreprises japonaises quitter la Chine, à un moment où l'économie subit de plein fouet les contrecoups de la crise mondiale ? «Il est légitime de la part de la Chine d'exprimer sa colère», commence un éditorial du Global Times. Plus loin, le quotidien officiel reconnaît à cette mobilisation le mérite«de cimenter la cohésion nationale et la confiance dans le pays».

«Le Parti communiste possède une grande expertise dans le domaine de la manipulation de l'opinion publique, et tout donne à penser qu'il a bel et bien organisé ces manifestatio