Sur la première photo publiée de lui depuis des années, peu après son arrestation, le trafiquant de cocaïne Daniel Barrera a le visage aminci, et un sourire moqueur. Les autorités ont mobilisé bien des moyens pour le capturer, ce qui fut fait mardi soir. Mais il aura fallu la coopération inédite des services nord-américains, britanniques, colombiens et vénézuéliens pour surprendre le mafieux dans une cabine téléphonique à San Cristóbal, au Venezuela. «Il n'avait plus confiance en aucun autre moyen de communication», a expliqué le chef de la police colombienne, José León Riaño, depuis Washington, d'où il a dirigé l'opération pour éviter les indiscrétions éventuelles de «ripoux». Peu avant, le président Juan Manuel Santos, dans une courte intervention télévisée, avait tenu à annoncer la chute du «dernier grand parrain». Les Etats-Unis promettaient 5 millions de dollars (3,8 millions d'euros), la Colombie l'équivalent de plus de 2 millions d'euros pour toute information menant au «Loco» Barrera - «le Fou», surnom apparemment gagné lors de ses premiers exploits d'assassin, au début des années 90.
Survivant. Ancien laborantin de cocaïne dans le bassin de l'Orénoque, dans l'est de la Colombie, «le Fou» avait grimpé tous les échelons du trafic en servant d'intermédiaire entre la guérilla d'extrême gauche des Farc, qui contrôle des zones de production de feuilles de coca, et ses ennemis paramilitaires, maîtres de plusieurs routes d'exportation. Il a