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Libération

Profession de mauvaise foi pour le régime chinois

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publié le 19 septembre 2012 à 20h56

Le correspondant en France du journal chinois Wenhuibao a rédigé un ouvrage où il s'érige en«porte-parole du 1,5 milliard de Chinois», dans le but de corriger la mauvaise image de la Chine auprès des Français. Son titre singulier, les Chinois sont des hommes comme les autres, laisse à penser que la mauvaise réputation qui pèse sur ce pays serait le résultat d'une forme de discrimination ou d'incompréhension. Elle n'aurait rien à voir avec la nature du régime, ni avec ses pratiques industrielles, ni au fait qu'un Prix Nobel de la paix moisisse en prison. L'opprobre serait attribuable à l'incompétence ou à la subjectivité de la cinquantaine de correspondants de médias français postés en Chine. «La plupart des Français sont bien obligés de se contenter de regarder la Chine à travers les lunettes des journalistes correspondants. Il faut l'avouer, c'est un énorme problème ! Les Français ignorent qu'une partie d'entre eux seulement comprend le chinois !» Celui de Libération le parle. Si la langue reste un obstacle pour beaucoup, il est pour le moins audacieux de mettre en cause leur professionnalisme.

L'abîme d'incompréhension serait aussi attribuable à un infranchissable fossé culturel. «Prenons n'importe quel dictionnaire français-chinois, écrit l'auteur, et on le voit aussitôt clairement : «autoritarisme», «autocratie», «dictature», «totalitarisme», «tyrannie» renvoient tous aux mêmes caractères chinois : zhuanzhi ou ducai. L'expl