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Libération

Quick, fabulateur convaincu et tueur en série convaincant

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publié le 20 septembre 2012 à 22h36

On évoque en Suède le plus grand scandale de l’histoire judiciaire du pays. Sture Bergwall, alias Thomas Quick, 62 ans, est interné depuis près de vingt ans dans un hôpital psychiatrique, à 200 km au nord de Stockholm. Condamné pour huit meurtres commis entre 1976 et 1988, il a avoué avoir tué une trentaine de personnes en Scandinavie. Mais se pourrait-il que le tueur en série le plus célèbre du royaume ait tout inventé ? Le 17 août, un tribunal l’a blanchi pour la troisième fois d’un des meurtres pour lesquels il avait été condamné. Et ce ne pourrait être qu’un début, selon le livre posthume du journaliste Hannes Rastam, qui vient de sortir en Suède. Quick a pourtant convaincu tout le monde : les enquêteurs, le procureur, sa psychothérapeute, et même son avocat.

Il avait déjà été condamné pour attouchement sur mineur, puis pour une agression au couteau, quand il est arrêté en 1991, après un cambriolage raté. Une fois interné, durant les séances de thérapie, il accuse son père de viol, sa mère de maltraitance et dit avoir été le témoin du meurtre d’un bébé. Ses frères et sœurs démentent. Plus tard, il racontera que l’intérêt qu’il suscite alors chez le personnel soignant est tel qu’il poursuit sur sa lancée. Il s’accuse du meurtre de Johan Asplund, 11 ans, disparu après être venu chez lui en novembre 1980. Puis, d’un autre. Et d’une trentaine au total. Le procureur, Christer Van der Kwast, est convaincu de sa culpabilité. A la retraite aujourd’hui, il affirme qu’il n’a pas ch