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Libération

En Espagne, des députés régionaux sans un euro ?

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publié le 21 septembre 2012 à 22h36

«Quel est le problème ? Cela vous gêne que siègent des électriciens ou des plombiers ?» C'est sous forme d'invective que María Dolores de Cospedal, présidente de la région Castille-la-Manche, défend son ultime mesure d'austérité qui fait grand bruit : ne plus rétribuer les députés régionaux. Cette femme à poigne, qui est aussi la numéro 2 du Parti populaire (PP), au pouvoir au niveau national, a provoqué des remous dans toute la classe politique espagnole.

Si cette réforme se confirme - c'est une simple mesure budgétaire qui dépend de son gouvernement -, les 49 députés qui siègent à Tolède, la capitale de Castille-la-Manche, se retrouveront à partir du 1er janvier sans salaire, lequel oscille entre 2 800 et 3 000 euros nets par mois. Seules leur seront versées des indemnités de défraiement. Les intéressés s'indignent. D'autant que lorsqu'ils ont commencé à siéger, en mai 2011, il leur avait été recommandé d'abandonner toute autre source de rémunération. Les députés appartenant au camp de Cospedal, ceux du PP (qui détiennent une courte majorité), ont ri jaune, même si la plupart touchent un salaire en tant que maire ou consejero, ministre régional ; ceux de l'opposition, qui n'ont pas cette chance, crient contre une manière «de renforcer le gouvernement en voulant détruire le Parlement». Avec cette mesure, qui embarrasse jusqu'aux cadres nationaux du PP, la pimpante Dolores de Cospedal surfe sur la vague de rejet de la classe politique. A