Cette fois, il n'y a pas eu d'appel à manifester. Seules quelques centaines de personnes, parmi lesquels de rares salafistes, ont défilé à Tunis à la sortie de la grande prière, vendredi. Face à la publication des caricatures du Prophète dans Charlie Hebdo, le groupe Ansar al-Charia a décidé de retenir ses troupes. Rien à voir avec l'interdiction de défiler prise par le ministère de l'Intérieur, ni avec l'impressionnant dispositif policier déployé dans la capitale. «Si on veut sortir, on sort. Mais il faut réfléchir à d'autres types de réactions», avance un jeune activiste de la cité Ettadhamen, quartier populaire de la capitale où Ansar al-Charia compte de nombreux soutiens.
Les Partisans de la charia, principal mouvement salafiste jihadiste en Tunisie, étaient pourtant les principaux initiateurs du rassemblement, la semaine dernière, devant l'ambassade américaine, pour protester contre le film l'Innocence des musulmans. Il s'était soldé par de violents affrontements avec la police, quatre morts côté manifestants, des dizaines de blessés et d'importants dégâts. «Tous les appels à manifester étaient pacifistes», a juré lundi Abou Ayadh, le chef de file d'Ansar al-Charia, dans un discours prononcé depuis la mosquée al-Fath, la plus importante du centre-ville moderne et point de départ de toutes les manifs islamistes. Depuis les événements de l'ambassade, le leader jihadiste a pourtant la police à ses trousses. Mais les agents qui encerclaien