«Ce n'est ni du droit ni de la justice… C'est de la politique», a commenté, amer, Me Ismail Tepecik, avocat du général en retraite Cetin Dogan, accusé numéro 1 du procès «Balyoz» («la masse de forgeron»), où 365 officiers de haut rang devaient répondre de complot contre le gouvernement de l'AKP, le parti issu du mouvement islamiste, au pouvoir depuis novembre 2002.
L'ancien commandant de la 1re armée, accusé d'être le cerveau de cette conspiration, a écopé vendredi de vingt ans de prison ferme, comme les généraux Ibrahim Firtina et Ozden Ornek, respectivement anciens chefs de l'armée de l'air et de la marine. 78 autres officiers ont été condamnés à dix-huit ans et 246 à seize ans de réclusion. 34 seulement ont été acquittés.
Huées. Ce verdict particulièrement sévère a été prononcé sous les huées, alors que certains des accusés saluaient le poing levé leurs familles massées dans la salle d'audience de la prison de haute sécurité de Silivri, à 60 km d'Istanbul. Selon les 5 000 pages de l'acte d'accusation, ce complot, remontant à 2003, visait à déstabiliser le gouvernement par des attentats en série et à créer les conditions pour une intervention pacificatrice des militaires, comme ils l'avaient fait par quatre fois depuis 1960 lorsqu'ils estimaient que la République était en danger.
Défi ouvert à une armée autoproclamée gardienne de la laïcité mais désormais politiquement marginalisée, ce procès est la plus retentissante des nombre