Ibrahima Diaroussoumba et Marien Tode Koula ont le même âge, 35 ans, et le même désir farouche de tourner la page des années de violences qu’ils viennent de vivre les armes à la main. Pourtant, jusqu’à une époque très récente, ils appartenaient à deux camps opposés.
Ibrahima faisait partie des Forces nouvelles, une rébellion armée apparue il y a tout juste dix ans, en septembre 2002, et qui aidera Alassane Ouattara à conquérir le pouvoir par la force, quand Laurent Gbagbo refusera, fin 2010, de reconnaître la victoire électorale de son challenger. Sur une photo montrant Laurent Gbagbo en train de sortir de son bunker, juste après sa reddition le 11 avril 2011, on aperçoit d’ailleurs le jeune caporal derrière l’ancien président vaincu. Ce jour-là, il avait participé à l’assaut final contre la résidence présidentielle à Abidjan.
A la même époque, Marien Tode Koula était milicien dans les forces pro-Gbagbo. Originaire de l'ouest, il a pris les armes en 2004, pour combattre les sympathisants d'Alassane Ouattara. «On m'avait expliqué qu'il n'était pas ivoirien mais burkinabé, et voulait rétablir le pouvoir colonial de la France en Côte-d'Ivoire», explique le jeune homme au corps musclé et au crâne rasé.
«Représailles». Aujourd'hui l'ex-président ivoirien comparaît devant la Cour pénale internationale de La Haye (lire ci-contre). Mais ces audiences lointaines ne semblent guère concerner les deux anciens combattants, assis dans un petit bureau au mob