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Perfusion qatarie pour les quartiers

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Le gouvernement accepte finalement le projet polémique d’un fonds pour les banlieues, financé en grande partie par un émirat omniprésent en France.
publié le 23 septembre 2012 à 21h36

Que le Qatar investisse dans le football ou les entreprises du CAC 40, c’est de bonne guerre. Mais que l’émirat se pose en grand financier des banlieues de la République, c’est une autre affaire. Arnaud Montebourg l’a bien compris. Le ministre du Redressement productif a pourtant entériné, jeudi, l’idée d’un fonds à capitaux qataris à destination des quartiers. Mais, en modifiant sa nature par une participation inattendue de l’Etat français. Montebourg clôt ainsi un an d’une brûlante chamaillerie politique. Et fait avaler la pilule à ceux qui éructaient contre «la vente» des banlieues à une puissance étrangère, de surcroît islamique.

Tout commence en novembre 2011. Une poignée d'élus, réunis au sein de l'Association nationale des élus locaux pour la diversité (Aneld), toquent à la porte de l'émir du Qatar pour lui demander d'investir dans les banlieues. La démarche est simple : puisque la France ne s'occupe pas de ses quartiers populaires, peut-être que d'autres, plus riches, s'y attelleront avec joie. «Nous jugeons criminelle l'inaction des pouvoirs publics, confie alors le président de l'Aneld et conseiller municipal de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), Kamel Hamza. Le taux de chômage dans certaines zones urbaines sensibles atteint 40% chez les jeunes. Il est urgent de stimuler le tissu économique. Je ne vois pas pourquoi le Qatar ne pourrait pas nous aider.»

«Fol espoir». Doha n'hésite pas une seconde et propose 50 millions d'euros. Il est