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Analyse

L’Egyptien Mohamed Morsi se rêve en ambassadeur du monde arabe

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Sans craindre de s’affranchir de Washington, le président islamiste vise une «diplomatie d’équilibre».
Le président égyptien, Mohamed Morsi, au Caire, le 12 août. (Photo Reuters)
publié le 24 septembre 2012 à 20h36

C’est la première visite aux Etats-Unis en tant que président du nouvel homme fort de l’Egypte. Mais contrairement au programme initial de ce voyage entamé dimanche, Mohamed Morsi ne devrait pas s’entretenir avec Barack Obama. Embarrassé, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohamed Kamel Amr, a évoqué un emploi du temps chargé et l’allocution que prononcera demain le chef d’Etat devant l’Assemblée générale des Nations unies. Pourtant, dans un contexte de tension entre les deux pays, cette non-rencontre n’est pas anodine, même si, dans cette affaire, on ignore encore qui a snobé qui.

Aide militaire. Après avoir apporté leur soutien au Frère musulman devenu président en juin, les Etats-Unis montrent désormais une plus grande réserve. Les récents incidents devant l'ambassade américaine au Caire n'y sont pas étrangers. Le 11 septembre, 2 000 personnes, majoritairement salafistes, ont manifesté devant la mission diplomatique américaine, dont le drapeau a été arraché et déchiré. Agacé par la réaction tardive et la position ambiguë du gouvernement égyptien, Barack Obama a sèchement réagi, déclarant que l'Egypte n'est «ni un allié, ni un ennemi». Certains ont même évoqué un possible gel de l'aide militaire américaine, laquelle s'élève à 1,3 milliard de dollars (1 milliard d'euros). Une menace que ne prend guère au sérieux le nouvel ambassadeur égyptien à Washington, Mohamed Tawfik, pour qui ce soutien«sert également les intérêts américains dans