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Libération

Quinze ans ferme pour le bras droit de Bo Xilai

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Chine . L’ex-chef de la police de Chongqing, proche du dignitaire déchu, a été condamné pour corruption.
publié le 24 septembre 2012 à 20h26

Le couperet est tombé sur Wang Lijun, l'homme qui a déclenché l'une des sagas politico-judiciaires les plus singulières de l'histoire du Parti communiste chinois. L'ex-chef de la police de la plus grande ville du pays (Chongqing, 30 millions d'habitants) a été condamné hier à quinze ans de réclusion pour «abus de pouvoir, détournement de la loi, corruption et défection».

Tout commence en février, lorsque Wang se réfugie dans le consulat des Etats-Unis à Chengdu. L’histoire qu’il raconte aux diplomates défie toute vraisemblance : Gu Kailai, l’épouse de Bo Xilai, chef du parti de Chongqing et membre du politburo, aurait assassiné un homme d’affaires britannique avec qui elle était en cheville, Neil Heywood. Washington rejette sa demande d’asile, et il se constitue prisonnier.

Pervers. Le meurtre est bien réel aux dires des autorités, qui ont condamné cet été Gu Kailai à la peine de mort avec «sursis de deux ans». Wang aurait tout d'abord accepté d'aider Gu Kailai à tuer Heywood. Il envisageait de cacher de la drogue dans ses bagages, puis de l'abattre pour délit de fuite. Wang Lijun est un téméraire. A Chongqing, sorte de Chicago brumeux où les faisceaux d'immeubles se prolongent à l'infini, son enthousiasme presque pervers à pratiquer des autopsies sur les criminels exécutés restera ancré dans les mémoires.

Lorsqu’en novembre 2011, Gu Kailai prend les devants et empoisonne Heywood - que beaucoup soupçonnent d’avoir été un porte-valise devenu tr