Depuis le retour de la gauche au pouvoir, à défaut de se faire entendre, la voix de la France dans le conflit israélo-palestinien se fait attendre. Il convient certes de ne pas céder au volontarisme gesticulatoire qui a marqué le mandat de Nicolas Sarkozy. Il n'empêche, la France ne saurait se payer le luxe de l'attentisme ou de l'ambiguïté sur ce dossier central de la vie internationale. Au-delà des discours et autres appels à la paix, il importe aujourd'hui d'exprimer une position claire sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, et a fortiori sur la demande d'obtention du statut d'Etat non-membre de l'ONU qui sera formulée à la fin de la semaine par le président de l'Autorité palestinienne devant l'Assemblée générale de cette organisation universelle.
Le nouveau président de la République va-t-il traduire en acte la volonté politique exprimée publiquement lorsqu’il était candidat ? Une interrogation légitime au regard de l’évolution de sa position depuis un an, qu’il est possible de résumer en trois temps.
Acte I : dans une proposition de résolution socialiste déposée à l'Assemblée nationale le 27 septembre 2011, le «député Hollande» estime avec les cosignataires qu'«un vote reconnaissant l'Etat palestinien, assorti de garanties pour Israël [est] la voie permettant de rendre justice au peuple palestinien et de créer un climat régional de paix et de stabilité au Proche-Orient» et invite «le gouvernement français à prendre au cours de la prochaine sess