Il était l'un de ces jeunes rebelles qui apparaît sur les vidéos de la capture de Muammar al-Kadhafi, le 20 octobre 2011. Enlevé et torturé en juillet par un groupe armé de la ville de Bani Walid, Omran ben Chaaban, 22 ans, est mort lundi dans un hôpital français. Son corps a été rapatrié le lendemain à Misrata, sa ville natale, où plus de 10 000 personnes s'étaient réunies pour lui rendre hommage. Pris au dépourvu par l'ampleur du rassemblement, le gouvernement libyen a promis des funérailles dignes d'un «héros» et ordonné aux responsables des ministères de l'Intérieur et de la Défense d'arrêter les responsables de la mort du jeune homme.
Mais dès mardi soir, ses proches se disaient prêts à se venger. «Nous allons donner l'occasion aux autorités de faire le nécessaire. Mais si rien n'est fait, nous saurons quoi faire. Nous allons nous venger militairement, mais légitimement», a menacé le frère de la victime, commandant d'une «katiba», une brigade d'ex-rebelles ayant combattu l'ancien régime.
Prière collective devant le cercueil d’Omran ben Chaaban lors de ses funérailles à Misrata le 25 septembre 2012. (Photo Anis Mili. Reuters)
Impunité. Près d'un an après la mort de Muammar al-Kadhafi, la Libye reste soumise à la logique des milices et des katibas. Malgré plusieurs plans d'intégration dans la police et l'armée, ces groupes restent le plus souvent indépendants, soumis à l'autorité de leurs seuls commandants. Leur impunité a été une nouvelle