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Libération

Au Venezuela, embouteillages et tôle froissée

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publié le 27 septembre 2012 à 22h06

Un enfer sur asphalte. Tous les dimanches soirs, les habitants de la capitale vénézuélienne de retour des plages se retrouvent dans d'inextricables embouteillages sur l'autoroute La Guaira-Caracas, qui dessert également l'aéroport international Simón-Bolívar. Tour à tour 4, 3 ou 2 voies, selon la fantaisie des travaux publics locaux, la route permet de passer du niveau de la mer aux 900 mètres d'altitude où est situé le centre-ville. Jusqu'à une heure avancée de la nuit, les quelque 3 millions de Caraqueños paraissent s'y être donné rendez-vous.

Des vieilles américaines bringuebalantes et surchargées où les gamins se dandinent sur les genoux du conducteur aux 4 × 4 dernier cri, vitres teintées et turbos affûtés, l’arrêt est général. Pour gagner quelques centimètres de bitume, tous les coups sont cependant permis, la seule règle étant celle du plus fort, du plus téméraire… ou du plus cabossé. Slalom incessant sur la bande d’arrêt d’urgence, dépassement à droite, à gauche, par-dessus si c’était possible, les Caraqueños font également un usage irréfréné de leurs avertisseurs. Lorsque la circulation reprend enfin sur quelques dizaines de mètres, il faut alors prévoir la manœuvre d’évitement d’urgence d’un imposant plot de plastique en plein milieu de la chaussée, quand ce n’est pas un sac de ciment éventré perdu dans la semaine par un livreur.

Mais les plus dangereux sont les conducteurs de deux-roues, parfois très imbibés et souvent accompagnés de madame (quand