Quatre ans après l'affrontement qui l'a opposée à la Russie, la jeune démocratie géorgienne attire à nouveau l'attention des diplomates et des médias d'Europe et d'ailleurs. A mesure que les élections législatives du 1er octobre se rapprochent, la tension y est de plus en plus palpable. La semaine dernière, celle-ci est subitement montée d'un cran après la diffusion de vidéos atroces montrant les tortures infligées par certains gardiens des prisons géorgiennes à leurs détenus. Au cœur de l'attention : un homme, Bidzina Ivanichvili, multimilliardaire philanthrope qui a récemment pris la tête de l'opposition et mène depuis plusieurs mois une campagne radicale contre le gouvernement. Ce nouvel acteur de la vie politique géorgienne, qui a fait fortune en Russie dans les années 90, préside aujourd'hui la coalition «le Rêve géorgien», dont certains membres s'illustrent régulièrement par leurs déclarations xénophobes et homophobes.
Figurant au classement des 200 personnes les plus riches de la planète, l’homme dispose d’une fortune personnelle supérieure au budget de l’Etat géorgien et compte bien mettre celle-ci au service de ses ambitions politiques. De Bruxelles à Washington, il emploie depuis plusieurs mois une armée de lobbyistes et de communicants dans le but de discréditer le parti au pouvoir, tandis que sa campagne pour les législatives (dans un pays de 4,5 millions d’habitants) aura coûté plus cher que les campagnes présidentielles cumulées de Nicolas Sarkozy et