«Salam aleikoum…» Les enfants répondent au salut de leur professeur avant d'entonner la chanson qu'ils connaissent par cœur. Le texte rappelle qu'en arabe «islam» rime avec «paix» : «Vivez en paix avec les autres, vivez en paix avec la terre, avec l'eau…» Le rituel est bien rodé. Chaque jeudi peu avant le déjeuner, les élèves de CE2 de l'école Robert-Koch de Bonn se rendent en salle de religion. Farsi, Diba, Jusuf, Kaya et Omar viennent de Turquie, du Pakistan, du Maroc, d'Iran ou du Yémen. A cette heure, leurs camarades de classe allemands fréquentent les cours de religion catholique ou protestante proposés dans toutes les écoles publiques d'Allemagne, conformément à la loi. L'an dernier encore, les élèves d'autres confessions devaient alors se rendre en salle de permanence.
Mais depuis la rentrée, l'école Robert-Koch fait partie des 44 établissements de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé du pays, à proposer aussi des cours de religion musulmane. Au programme ce jour-là, la gestion des conflits. «Les conflits sont comme un iceberg, explique l'instituteur, Bernd Ridwan Bauknecht. La cause réelle de la dispute n'est en général pas ce qu'on voit… Que faisait Mahomet lorsqu'il était en colère ? Il se retirait pour s'apaiser. Et si ça ne suffisait pas, il s'allongeait quelque part pour se détendre… Se mettre en colère n'est pas la bonne façon de résoudre les conflits.»
«Converti». Les cours se font en allemand,