Du Vatican, Gianluigi Nuzzi dit volontiers que c'est une «monarchie absolue». De Benoît XVI, le journaliste italien, l'un des personnages-clés de l'affaire du Vatileaks, attend désormais la clémence. «Après le procès, j'espère qu'il y aura le pardon du pape», explique-t-il. Une grâce pontificale qui éviterait à Paolo Gabriele, l'ancien majordome de Benoît XVI, la peine de prison (de un à six ans) qu'il encourt. Au service du pape depuis 2005, l'un des rares laïcs à vivre dans son intimité, Paolo Gabriele a dérobé des documents dans le bureau du secrétaire particulier du pape et les a livrés à la presse. Ce samedi, au tribunal du Vatican, Paolo Gabriele comparaît pour la première fois devant ses juges. A ses côtés, figure un deuxième inculpé, l'informaticien Claudio Sciarpelletti, complice moins exposé, selon Federico Lombardi, le porte-parole du Vatican, à se voir condamné.
Le procès qui s'ouvre est sans précédent. L'affaire, elle-même, est sans précédent dans l'histoire du Vatican et de l'Eglise catholique, qui a pourtant connu au cours de ses deux millénaires d'existence complots, félonies et pactes scélérats. Jamais auparavant, le Saint-Siège n'avait vu ses secrets étalés urbi et orbi et ses turpitudes offertes en pâture à l'opinion publique. Jamais non plus, l'homme chargé de réveiller chaque matin le pape, de l'assister jusqu'à son coucher et de le suivre comme son ombre dans toutes les cérémonies officielles n'avait trahi la confiance du souve