Les Géorgiens vont-ils abandonner la voie de la modernisation volontariste à l’occidentale imposée aux forceps par la jeune équipe du président Mikhaïl Saakachvili pour s’accorder une pause populiste et se tourner vers le bonheur que leur promet un ancien oligarque enrichi en Russie aux orientations peu claires ? A la clôture hier soir du scrutin législatif, il semblait que le score était plus serré que prévu, même si le chef de l’Etat se disait sûr d’emporter la victoire.
Selon un sondage de sortie des urnes par l’agence GFK pour la chaîne publique géorgienne, le «Rêve géorgien» du milliardaire Bidzina Ivanichvili devançait (35% contre 30%) le Mouvement national unifié du président Saakachvili dans la répartition des 77 sièges à la proportionnelle (sur les 150).
Scandale. Les chaînes progouvernementales Rustavi-2 et Imedi ont, elles, pour la partie proportionnelle du scrutin, donné 51% des voix au Rêve géorgien et 41% au Mouvement national unifié.
La porte-parole du parti présidentiel a néanmoins affirmé que grâce au vote majoritaire (73 sièges distribués au parti arrivé en tête avec au moins 30% des voix), l’équipe au pouvoir conservait la majorité au Parlement. Les premiers résultats ne seront connus que tôt ce matin.
«Nous avons gagné, le peuple géorgien a gagné, je voudrais remercier le peuple géorgien», s'est écrié Bidzina Ivanichvili. Les sondages réalisés pendant l'été donnaient dans leur ensemble un avantage de 20 points à la formation de Saaka