L'Italie a connu des franchissements de Rubicon plus retentissants. Appelé aux affaires en novembre 2011 pour jouer les pompiers dans une situation financière dramatique, Mario Monti évoque la possibilité, depuis jeudi, de se succéder à la présidence du Conseil. Au cours d'une réunion publique à New York, le chef du gouvernement au mandat provisoire a déclaré : «S'il y avait des circonstances dans lesquelles je pourrais servir le pays de façon utile après les élections [prévues au plus tard au printemps, ndlr], je n'exclurais rien.» En clair, «pour rassurer les marchés», l'économiste et ancien commissaire européen a fait savoir qu'il pourrait passer au plat de résistance après avoir goûté pendant un an aux antipasti.
Hier matin, le président du Conseil - dont la majorité actuelle regroupe, en raison des circonstances exceptionnelles, la droite berlusconienne, le centre et le Parti démocrate (la principale force de la gauche) -, a tenu à corriger en partie ses propos. «J'espère laisser le gouvernement du pays à d'autres», a-t-il insisté, reprenant sa ligne initiale du «je ne suis là que pour quelques mois». Reste que la pression est de plus en plus forte pour que Mario Monti rempile, même si celui-ci, en tant que sénateur à vie, ne devrait pas participer à la compétition électorale.
«Confiance». A coups de réformes (des retraites et du marché du travail notamment) et d'une sévère cure d'austérité, le «professore», à