Il ne passe plus une semaine sans que les médias libanais ne relatent de nouveaux enlèvements avec demande de rançon. La dernière affaire en date, le kidnapping d’un businessman libanais de 73 ans Ali Ahmad Mansour, dans la plaine de la Bekaa, s’est soldée par le versement d’un pactole de 600 000 dollars (environ 465 000 euros), alors que les ravisseurs exigeaient la coquette somme de 15 millions… La série d’enlèvements a pris de l’ampleur à la mi-août après la prise d’otages d’une vingtaine de Syriens et d’un Turc par le clan chiite des Moqdad. Un rapt en représailles à la capture d’un membre du clan en Syrie par un groupe armé se proclamant de l’Armée syrienne libre.
Depuis, la boîte de Pandore s'est ouverte : plus d'une dizaine de personnes ont été kidnappées. Plus seulement des Syriens, mais aussi des hommes d'affaires libanais, souvent sans aucune motivation politique. Youssef Béchara, frère du président du Syndicat des propriétaires de boulangeries au Liban, a été séquestré deux jours dans la banlieue sud de Beyrouth il y a deux semaines. «Je me suis fait enlever très tôt le matin en pleine rue par des hommes armés à 500 m de chez moi. Je ne comprends toujours pas ce qui s'est passé, je ne soutiens aucun parti politique», raconte l'homme de 83 ans, qui vit à Bsalim, une banlieue tranquille.
La recrudescence d'enlèvements est évidemment liée au conflit syrien qui déborde sur le pays du Cèdre. «Le contexte humanitaire très tendu, avec des dizaines de