Et si secrètement Ségolène Royal était le mentor de son ex-compagnon sur les affaires africaines ? Que sait-on en effet des relations de François Hollande avec l'Afrique, sinon que cette partie du monde n'est pas sa tasse de thé ? Royal en revanche se pique d'y être en terra cognita : née au Sénégal où elle a passé sept ans - son père y était militaire -, elle a accompli quelques voyages ici et là sur le continent noir. Dernier en date, celui effectué en août en Afrique du Sud comme vice-présidente de l'Internationale socialiste, ce qui lui permit aussi et surtout de sécher «dignement» l'université du PS à La Rochelle. En 2009, à titre privé, elle avait rendu visite aux Sénégalais, en riposte au calamiteux discours de Sarkozy à Dakar, où l'ex-président français proclamait qu'en Afrique «il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès». Au tour de Hollande maintenant d'aller se frotter à la réalité africaine. Après avoir reçu à l'Elysée quelques présidents de là-bas, il s'apprête à faire un voyage éclair à Kinshasa, après une escale à Dakar - pour réparer lui aussi l'infamie de son prédécesseur. S'il espère ainsi «récupérer» les Africains avant de se rendre au sommet de la Francophonie de Kinshasa, il commet là une grave erreur. Sauf à avoir en poche un habile joker dans le jeu complexe de la Françafrique, sa présence à Kinshasa sera un cadeau gênant au régime de Kabila en mal de légitimité chez lui et dans le monde. On en tremble déjà
Éditorial
Hollande l’Africain ?
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publié le 5 octobre 2012 à 20h16
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