Partis de Gwalior le 2 octobre, plusieurs dizaines de milliers de paysans sans terre, intouchables… vont rejoindre la capitale indienne, New Delhi. Ils réclament des sols à exploiter, de l'eau, des semences. Cette marche (jan satyagraha) de 350 kilomètres, qui n'est pas la première, a fait des émules dans plusieurs régions du monde, dont la France. La «marche du sel» de Gandhi menée en 1930 est-elle l'ancêtre de ce mode d'action politique ? Arundhati Virmani, qui a enseigné en Inde, puis en France, donne une lecture historique de ce mouvement.
Comment fut décidé le parcours cette Marche du sel?
Les participants à la Marche étaient des gens de l’ashram de Gandhi, entraînés et disciplinés, et non des membres du parti du Congrès national indien. La route avait été soigneusement tracée à partir de l’ashram, à travers quarante-huit villages, choisis en fonction des contacts sur place et de la distance. Chaque soir, des musiques nationales, le drapeau et un discours de Gandhi attiraient les villageois dans le mouvement.
Le jan satyagraha fait-il référence à cette marche du mahatma ?
Cet événement, prévu pour la Journée internationale de la non-violence du 2 octobre, s'inspire totalement de la marche du sel de Gandhi [386 kilomètres parcourus du 12 mars au 5 avril 1930]. Il rend visibles les plus pauvres - petits paysans, populations tribales ou issues des basses castes -, marginalisés par le développement économique. Gandhi avait fait du sel un symbole politique de contestation de l'oppression coloniale. La non-violence était au cœur de ses actions. Plus de quatre-vingts ans plu