Menu
Libération

Bosnie : les nationalistes reprennent les mairies

Article réservé aux abonnés
Municipales . Le vote communautaire continue de peser, vingt ans après le conflit en ex-Yougoslavie.
publié le 8 octobre 2012 à 21h46

Les partis nationalistes ont repris en Bosnie les rênes des municipalités à l’issue du scrutin de dimanche. Il s’agit des trois partis qui avaient pris ensemble le pouvoir en Bosnie, alors république de l’ex-Yougoslavie, lors des premières élections libres de 1990 et l’avaient conduit dans la guerre (1992-1995). Ces partis sont le SDA (Parti d’action démocratique) fondé par le défunt président Alija Izetbegovic, dans lequel se reconnaissent les musulmans de Bosnie ; le SDS (Parti démocratique serbe), fondé par Radovan Karadzic, actuellement en procès à La Haye pour crimes de guerre ; et le HDZ (Communauté démocratique croate), une filiale du parti fondé en Croatie par le défunt Franjo Tudjman.

Pourquoi les électeurs bosniaques votent-ils pour eux ?

Chaque communauté est sûre que si elle lâche «les siens», alors que les deux autres communautés votent pour «les leurs», elle sera victime d'arrangements nuisibles. Vingt ans après la guerre, cette façon de penser est toujours ancrée dans les esprits. Une légère évolution était pourtant intervenue dans les dernières années. Elle avait conduit à l'élection de maires non nationalistes. Comme le serbe Zdravko Krsmanovic, fondateur du Nouveau Parti socialiste (NSP) allié à Nasa Stranka, la formation de Danis Tanovic - le réalisateur bosniaque primé pour son film No Man's Land - qui avait été élu en 2003 et réélu en 2008 à la mairie de Foca. Dans cette ville où les milices de Karadzic ont commis de très nombreux