Dimanche, en milieu de soirée, une marée rouge a envahi Caracas en direction du centre-ville, devant le regard bienveillant des centaines de militaires déployés pour surveiller le scrutin. Entassés par dizaines dans des pick-up et de vieilles guimbardes, ou à trois sur leurs motos chinoises, les supporteurs du président Chávez ont déboulé des quartiers périphériques, le drapeau or-bleu-rouge à la main, agrémenté parfois d'une bouteille de rhum. Grisés par la victoire, les premiers groupes ont rapidement entamé le fameux «Uh, ah, Chávez ne s'en va pas».Aux pétards ont succédé les feux d'artifice, puis quelques coups de feu en l'air.
Alors que la majorité se concentrait autour du palais Miraflores, siège de la présidence, des groupes se rassemblaient dans les beaux quartiers, comme pour narguer les électeurs du candidat de l'opposition, Henrique Capriles Radonski. Sans incident. Une heure plus tard, c'est vêtu d'un survêtement rouge vif qu'est apparu le Président au balcon du palais, lançant : «Vive le Venezuela, vive la patrie, vive la révolution bolivarienne, vive le 7 octobre !» Le public a répondu au son de «Chávez, mon ami, le peuple est avec toi». Devant un parterre de militants devenus étonnamment calmes, Chávez a remercié l'opposition d'avoir respecté les résultats, avant de réveiller la foule en s'exclamant : «Aujourd'hui, camarades, nous avons montré que notre démocratie est une des meilleures au monde, et nous allons continuer à le mont