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TRIBUNE

Europe : et si on passait à l’action ?

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par Stéphane Hessel, Pierre Larrouturou et Florence Augier
publié le 8 octobre 2012 à 19h01

En Allemagne, on ne parle que de ça : y aura-t-il un référendum pour approuver les nouveaux traités européens qui seront négociés à partir du sommet des 18-19 octobre ? Ce serait une première historique : il n’y a pas eu de référendum en Allemagne depuis 1945 !

Mais à crise historique, réponse historique. L’Europe court à sa perte si nous ne sommes pas capables très vite d’en changer radicalement le fonctionnement démocratique et les règles du jeu en matières sociale, fiscale et écologique. Toutes les rustines posées depuis la chute du Mur, en 1989, ont rendu son fonctionnement insupportable pour les citoyens. Et tous les sommets-de-la-dernière-chance convoqués depuis cinq ans ont, certes, permis d’éviter l’effondrement mais ils ne se sont pas attaqués aux causes profondes de la crise : le chômage, la précarité, la baisse de la part des salaires et le dumping fiscal européen. En vingt ans, le taux moyen d’impôt sur les bénéfices en Europe est passé de 37% à 25%. Dans ces conditions, faut-il s’étonner que la dette augmente ?

Pour toutes ces raisons, les chefs d’Etat vont commencer à négocier de nouveaux traités avec l’objectif de construire une Europe nouvelle. La Grande-Bretagne est de plus en plus tentée de prendre (temporairement ?) ses distances. C’est le moment ou jamais de construire les Etats-Unis d’Europe dont rêvaient Hugo, Schuman, Mendès France et Adenauer. En Allemagne, droite et gauche sont d’accord pour un double sursaut démocratique : l’Europe doit être nettement