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Interview

«L'image de mollesse que Romney essaie de coller à Obama ne prendra pas»

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Mitt Romney à l'Institut militaire de Virginie, à Lexington, le 8 octobre. (Photo Justin Sullivan. AFP)
publié le 8 octobre 2012 à 19h44

Le candidat républicain Mitt Romney a dénoncé lundi dans un

(vidéo

) la

«passivité»

de la politique étrangère de son rival Barack Obama. Mais le bilan du président démocrate ne lui fera pas perdre de points, estime Justin Vaïsse, historien spécialiste des Etats-Unis et directeur de recherche à la Brookings Institution, qui publie jeudi 11 octobre

«Barack Obama et sa politique étrangère»

aux éditions Odile Jacob.

Un changement dans le programme de politique étrangère annoncé aujourd’hui par Mitt Romney ?

Non, il n'y a aucun changement, Romney maintient toujours le cap vers le néoconversatisme à pleine vapeur, il n'y a pas eu d'inflexion. Alors que lors du débat de jeudi, il y a eu un changement partiel puisque Romney est apparu plus modéré. C'est le travail de tout candidat : aux primaires, on va vers la base alors qu'après, lors de la campagne nationale, on se recentre. C'est ce à quoi on a assisté jeudi dernier sur les questions nationales, quand Romney avait jugé que la régulation par l'Etat était nécessaire, essayant de se défaire de son image d'extrémiste. Sur les questions de politique étrangère, il est resté sur sa ligne d'attaque, dépeignant Obama comme faible et mou. Au lieu de se recentrer, il a jugé qu'il était plus rentable par rapport aux électeurs américains de se montrer ferme.

Justement, la politique étrangère est-elle un thème de campagne déterminant dans l’opinion publique américaine, qui peut faire perdre ou gagner des voix aux deux candidats ?

En général non, ce n’est pas un thème qui pèse pour les électeurs, même si c’est arrivé au cours de quelques élections, en 2004  par exemple où la guer