Au palais du Bardo, l'acte I de l'écriture de la Constitution touche à sa fin. A l'approche de la date anniversaire de leur élection, le 23 octobre, les députés s'activent en commissions pour mettre la dernière main au projet. L'objectif est d'«arriver à un consensus plus large», explique la députée de gauche Selma Baccar.
Le palais beylical est le laboratoire d’un dialogue serré. Avec leurs 42%, les islamistes d’Ennahda sont en position de force. Mais les sécularistes font bloc et les deux camps sont contraints de composer. Dans les commissions, nombre de compromis ont ainsi été conclus, mais les désaccords sont encore patents.
Au tout début, il y a eu celui sur la charia comme source de loi. Le débat a été tranché en interne, au sein d'Ennahda. Le préambule, approuvé par consensus, a été négocié mot par mot. «L'équilibre des référentiels a été le débat le plus difficile», rapporte Mabrouka Mbarek, jeune élue du Congrès pour la République (CPR), parti laïc de gauche allié de coalition d'Ennahda. Sont mentionnés à la fois les «valeurs de l'islam» et les droits de l'homme, mais sans référence à la Déclaration universelle de 1948.
Le chapitre des droits et des libertés a suscité les débats les plus vifs. Sur de nombreux points, à défaut de pouvoir se mettre d'accord, il a fallu voter. Liberté d'expression, atteinte au sacré, «complémentarité» de la femme… Tous les articles litigieux adoptés sont en train d'être renégociés. «Nous allons conv