Menu
Libération

Il ne s’agit plus d’avoir l’Europe honteuse

Article réservé aux abonnés
publié le 9 octobre 2012 à 19h06

Il peut arriver qu'on ne sorte «de l'ambiguïté qu'à son détriment». Il y a aussi des circonstances où «il n'y a pas de problème qu'une absence de solution ne puisse résoudre» mais, si grands politiques qu'ils aient été, François Hollande devrait cesser de s'inspirer du cardinal de Retz et d'Henri Queuille car la conduite de l'Etat n'est pas qu'affaire d'habiletés.

En période de crise, elle exige qu’on s’élève au-dessus de la confusion du moment, qu’on propose une ambition de long terme et définisse les étapes d’un redressement. Or, la crise dans laquelle sont la France et l’Europe est toujours plus grave. Ce n’est pas seulement que la croissance soit au point mort, que le chômage augmente et que l’endettement public soit intenable. La crise n’est plus seulement économique car il faudrait être aveugle pour ne pas voir ce que signifie la montée d’un parti nazi en Grèce, l’attraction exercée en France par Marine Le Pen, le discrédit des grands partis dans tant de pays européens et, maintenant, le basculement de jeunes paumés dans la violence antisémite.

La crise est désormais politique car, à ce train, la souffrance et l’inquiétude sociales conduiront vite beaucoup plus de gens qu’on ne le pense aux repliements identitaires et à la haine de tout, de la gauche et de la droite, des étrangers et des élites nationales. Le feu couve en Europe, d’autant plus menaçant en France que la gauche déçoit après que la droite y a déçu.

Il est donc temps que le