La crise sino-japonaise autour des Diaoyu-Senkaku présente des ramifications à la fois internationales et intérieures et pèse sur le passage de flambeau entre Hu Jintao et Xi Jinping, lors du 18e congrès du PC annoncé pour le 8 novembre. Pourquoi le conflit des Diaoyu-Senkaku, ces îlots occupés par Tokyo depuis 1895 et revendiqués tant par Pékin que Taipei… depuis 1972, s'est-il à nouveau embrasé, prenant en Chine le caractère passionnel des manifestations antijaponaises de 2005 ? Le gouvernement chinois ne pouvait pas laisser passer sans protester l'achat par son homologue japonais de trois des huit îles des Senkaku.
Le pouvoir chinois a-t-il cherché à éloigner notre attention de la délicate situation politique intérieure, dominée par l'absence inexpliquée puis le retour inopiné d'un Xi Jinping frais comme un gardon mais aussi les récentes évolutions de l'affaire Bo Xilai ? Tant la préparation du 18e congrès du PC que la gestion du scandale autour de l'ancien patron de Chongqing dont la femme, Gu Kailai, a été condamnée à mort avec sursis le mois dernier pour avoir empoisonné un homme d'affaires anglais, sont entourées d'une grande opacité. La récente condamnation à quinze ans de prison de l'ex-chef de la police de la métropole du haut Yangzi, Wang Liqun, celui par qui le scandale est arrivé, pourrait conduire à l'incrimination de Bo. Mais le retard inhabituel dans l'annonce de la date d'ouverture du congrès, la disparition pendant deux semaines de Xi m