Les échanges de tirs d’artillerie sont quotidiens ou presque le long des 800 kilomètres de la frontière turco-syrienne depuis qu’un obus syrien a tué cinq civils le 3 octobre dans un village frontalier. Un nouveau pas a été franchi dans l’escalade - impliquant cette fois la Russie - après que la chasse turque a contraint, mercredi soir, un Airbus de la compagnie Syrian Airlines en provenance de Moscou - transportant une trentaine de passagers, dont 17 Russes - à se poser à Ankara, au motif qu’il transportait une cargaison suspecte. Après une fouille minutieuse l’avion a redécollé hier matin pour Damas.
«Nous exigeons des autorités turques des explications sur la justification de tels actes à l'égard de citoyens russes», a protesté hier le ministère russe des Affaires étrangères, accusant Ankara d'avoir mis en danger les vies de ses ressortissants en contraignant l'avion à atterrir. Les Syriens clament que leur équipage a été «agressé» avant de pouvoir remonter dans l'avion, ce que nie Ankara. Hier en fin de journée, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que l'avion transportait des munitions et du matériel militaire sans plus de détail. «Nous sommes déterminés à contrôler les livraisons d'armes à un régime qui mène une répression aussi brutale contre sa population et il est inacceptable que ces livraisons utilisent notre espace aérien», a déclaré Ahmet Davutoglu, son ministre des Affaires étrangères.
Les experts restent cependant perple