Menu
Libération

A Kinshasa, sommet miné pour le président français

Article réservé aux abonnés
Deuxième étape de François Hollande en Afrique, le grand rendez-vous de la francophonie se tient en république démocratique du Congo, dont le chef d’Etat est soupçonné de fraudes.
publié le 12 octobre 2012 à 22h16

Le Sénégal et la république démocratique du Congo constituent les deux étapes du premier voyage officiel de François Hollande en terre africaine. Deux pays aux destins radicalement opposés.

Le 25 mars, dans un grand hôtel de Dakar, l’équipe de campagne du candidat Macky Sall sait déjà qu’il a gagné la présidentielle. Mais aucune annonce officielle ne peut être faite tant que son rival Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis douze ans, n’a pas reconnu sa défaite. Vers 21 heures, tous les portables résonnent et un gigantesque soupir de soulagement s’élève bientôt dans le palace : Wade vient d’appeler son jeune challenger et de s’avouer vaincu, déjouant tous les sombres pronostics qui annonçaient la résistance du «Vieux», trop accroché à son fauteuil. La démocratie venait de triompher et, après une campagne sous tension, une nouvelle ère s’ouvrait au Sénégal.

Trois mois plus tôt, en décembre 2011, le suspense était le même, mais l’ambiance bien différente à Kinshasa. La Commission électorale y proclamait la victoire du président sortant, Joseph Kabila, qui avait succédé à son père, assassiné en 2001, à la tête de la république démocratique du Congo (RDC). Mais, avant même les résultats officiels, son principal opposant, Etienne Tshisekedi, dénonçait des fraudes massives et se proclamait aussi président. Depuis cette date, rien n’est venu apaiser la crise politique en RDC, confrontée par ailleurs à plusieurs mouvements de rébellions armées.

Crispée. Hollande, qui était v