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L’Europe nobélisée, parti prix historique

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L’Union, qui traverse la pire crise de son histoire, s’est vu décerner vendredi le prix Nobel de la paix. Un choix qui récompense la construction d’un espace commun depuis soixante ans.
par Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles (UE)
publié le 12 octobre 2012 à 23h17

«Le comité Nobel norvégien a décidé d'attribuer le prix Nobel de la Paix 2012 à l'Union européenne» car elle et «ses précurseurs, contribuent depuis plus de six décennies à promouvoir la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l'homme en Europe». C'est une divine surprise qui tombe à pic pour une Union engluée depuis maintenant trois ans dans la plus grave crise de son histoire au point de menacer son existence. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, à l'unisson de tous les responsables européens, a reconnu que le prix «ne pouvait pas tomber à un meilleur moment». C'est la première fois qu'il est décerné à une organisation régionale dont le but est d'intégrer juridiquement, économiquement et politiquement les Etats qui la composent. L'ONU, récompensée en 2001, ne poursuit pas une telle ambition.

Ce «prix Nobel doit être un moyen de réflexion pour nos gouvernements et pour tous les citoyens. Il doit redonner du courage et aussi donner une conscience lucide de tout ce qui a été fait», s'est félicité Jacques Delors, l'ancien président de la Commission européenne et artisan de la monnaie unique. «Ce Nobel nous permet de nous situer à nouveau dans le temps long et de considérer ce qui a été accompli depuis 1945», analyse Ulrike Guérot, responsable du bureau de Berlin du Conseil européen des relations étrangères (ECFR, acronyme anglais). Dans son communiqué, le comité Nobel ne cache pas que telle est bien s