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Libération
Enquête

Mormons et fiers de l’être

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L’investiture de Mitt Romney à la présidentielle américaine a mis en lumière une religion jusqu’ici méconnue. Ex-évêque de l’Eglise, le candidat républicain reste pourtant discret, au grand dam de sa communauté. Visite au cœur de l’Utah, dans le saint des Saints des derniers jours.
Chœur de l’Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours, à Salt Lake City. (Photo George Frey. Reuters)
publié le 12 octobre 2012 à 23h17

Un à un, les enfants se succèdent au pupitre pour livrer la bonne parole. Dans la paroisse de Bonneville, à l'est de Salt Lake City, c'est le dimanche des «témoignages». Jack, 7 ans, est le premier à s'avancer pour dire «qu'il sait que cette Eglise est vraie et que le prophète Joseph Smith est vrai». Son frère, Josh, 9 ans, répète la même chose après lui. «Chez les mormons, les enfants sont très importants, explique Michael Von Rosen. Ce matin, j'ai enseigné les principes de la foi aux 10-11 ans, et nous avons insisté sur le rôle de la prière.»

A 47 ans, Michael sert de guide officiel auprès des visiteurs. Né en Autriche, il est arrivé aux Etats-Unis à l'adolescence. Par sa mère, originaire de l'Utah, il représente la sixième génération de mormons dans sa famille, et il en est «fier». «Avec tout ce qui se passe en ce moment, c'est une opportunité énorme pour nous de pouvoir montrer au monde entier ce que signifie notre foi, ajoute-t-il. Quelquefois, je pense que nous ne nous expliquons pas assez. Je n'arrive pas à croire les choses complètement folles que j'entends sur les mormons. Les gens pensent que nous ne sommes pas des bons Américains et ne parlent que de la polygamie ou des sous-vêtements que nous portons (1). C'est ridicule. Chaque religion a ses particularités, mais ce que nous voulons avant tout, c'est prendre soin des autres et de notre famille en suivant les pas de Jésus-Christ, pour que chacun devienne une