«Nous sommes tous des Malala.» Les pancartes sont brandies avec colère face au Parlement provincial de Lahore par plus d'une centaine de manifestants. A leurs pieds, les flammes de dizaines de bougies vacillent à chaque coup de vent, métaphore de ce nouvel assaut des extrémistes contre les libéraux, minoritaires au Pakistan. Le joli visage déterminé de Malala Yousufzai et le voile qu'elle porte depuis son plus jeune âge s'étalent sur les banderoles des défenseurs des droits de l'homme de la capitale culturelle du Pakistan, plus libérale que les autres villes du pays, qui souffre néanmoins régulièrement du terrorisme perpétré par les alliés d'Al-Qaeda, le Mouvement des talibans du Pakistan (Tehrik-e Taliban Pakistan, TTP), en guerre contre le gouvernement pakistanais, partenaire officiel des Etats-Unis face au terrorisme islamiste.
La tentative d’assassinat de l’adolescente de 14 ans, connue pour son combat contre l’oppression talibane, a eu lieu mardi plus au nord dans le pays, à Mingora, la principale ville du district de Swat (nord-ouest), reprise par l’armée aux rebelles en 2009. Mais l’émotion est très vive à Lahore comme partout au Pakistan, où des veillées ont été organisées dans plusieurs villes.
«Fossoyeurs». Malala a miraculeusement survécu à l'attaque du TTP. Monté dans le bus qui la ramenait de l'école, l'un des assaillants a demandé qui était Malala et a tiré trois fois : une balle est entrée dans le crâne de la jeune fille avant de ressor