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Analyse

Pyongyang-Tokyo, la diplomatie prise en otage

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publié le 14 octobre 2012 à 21h56

Une ex-kidnappée japonaise en Corée du Nord est sortie de son silence pour réclamer la libération de tous les otages vraisemblablement détenus par le régime de Pyongyang. Hitomi Soga a lancé, le 7 octobre, une pétition depuis sa ville natale sur l’île de Sado (mer du Japon). Cette initiative, quelques jours avant le dixième anniversaire du retour au Japon de cinq kidnappés dont elle, est l’occasion de rappeler que ce contentieux issu de la guerre froide bloque la normalisation des relations entre Tokyo et Pyongyang.

Quelle est l’histoire de Hitomi Soga ?

Aujourd’hui âgée de 53 ans, Hitomi Soga a été enlevée avec sa mère dans la ville de Sado, en août 1978, par des agents nord-coréens. Durant ses années de captivité, elle a épousé Charles Jenkins, un déserteur américain avec lequel elle a eu deux filles. Le 15 octobre 2002, Soga a été l’un des cinq otages autorisés à revenir au Japon, selon les termes d’un accord historique entre Kim Jong-il et le Premier ministre d’alors, Junichiro Koizumi. Ce n’est qu’en 2004 que l’ex-infirmière a pu revoir ses filles et son mari restés en Corée du Nord, au terme d’un long processus diplomatique.

Hitomi Soga n’est pas un cas isolé. Dans les années 70-80, le régime nord-coréen a procédé à de nombreux enlèvements de citoyens japonais et sud-coréens. Les kidnappés devaient former des espions à la langue et à la culture de leur pays d’origine pour faciliter leur infiltration. Les otages avaient entre 20 et 50 ans, à l’exception de