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Libération

Plaidoyer pour des primaires européennes

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publié le 16 octobre 2012 à 19h26

Les ricanements ne sont pas injustifiés. Ce Nobel de la paix décerné à l'Union européenne au moment même où le divorce entre les Européens et l'Europe ne cesse plus de s'approfondir, cela fait effectivement très «posthume» mais faut-il céder, pour autant, à la facilité des bons mots ?

Ce serait oublier que l’Europe n’est pas que la crise de l’euro. Ce serait ne pas voir, surtout, que cette crise n’est ni la première ni la dernière du difficile processus de construction de l’unité européenne, que les pays européens continueraient de régresser s’ils abandonnaient cette ambition historique, qu’il n’y aurait alors plus personne pour incarner et défendre des niveaux de libertés et de protection sociale qui n’ont été atteints nulle part ailleurs, que l’UE reste, crise ou pas, assez séduisante pour qu’une bonne dizaine de pays veuillent la rejoindre et que, malgré la crise, bien peu d’Européens souhaitent réellement en sortir, même en Grèce.

C’est une ambition de long terme que le Nobel a saluée et la question posée par cet honneur fait à l’Europe est de savoir comment affirmer son unité avant qu’elle ne se défasse.

Comme le disait Jacques Delors, lundi, dans la Croix, la monnaie unique n'est pas un objectif en soi car «si elle n'est pas là pour optimiser le développement, alors à quoi sert-elle ?». Conçu par Helmut Kohl et François Mitterrand pour que sa création conduise à celle d'une union politique, l'euro exige une harmonisa