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Libération

Le chemin de croix de la légalisation de l’avortement en Argentine

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publié le 18 octobre 2012 à 21h16

Finalement, elle pourra avorter. La femme de 32 ans prise dans un embrouillamini juridique et religieux en Argentine depuis deux semaines après avoir été violée a été autorisée à faire pratiquer une interruption volontaire de grossesse (IVG). Victime d’un réseau de traite de femmes durant plusieurs années, forcée à se prostituer et enceinte à la suite d’un viol, elle est la première habitante de Buenos Aires à bénéficier du changement de législation. Après bien des embûches. Le maire néolibéral de la capitale, Mauricio Macri, avait annoncé la semaine dernière la tenue du premier avortement légal de ce type, déclenchant les foudres de la fondation Pró-Vida, proche de l’Opus Dei.

Cette organisation ultracatholique a organisé en début de semaine dernière une série d'escraches (des manifestations de dénonciation publique) en face de l'hôpital de Ramos-Mejia, où elle devait subir l'opération, puis devant son domicile, la menaçant de représailles. Ensuite, la juge Myriam Rustan de Estrada, proche de l'organisation, a déposé un recours mercredi pour empêcher l'intervention alors que la jeune femme entrait dans sa dixième semaine de grossesse. La mairie avait annoncé son intention de faire appel, mais la Cour suprême lui a coupé l'herbe sous le pied en autorisant finalement la jeune femme à subir un avortement.

Ce va-et-vient juridique, à une semaine de la date limite pour réaliser la procédure, met en lumière la grande confusion régnant autour de la législation sur l’avortem