Monsieur le Président de la Fédération de Russie,
Alors que deux chanteuses et militantes politiques, membres des Pussy Riot, sont envoyées pour deux ans dans des camps de travail et qu'approche le 9e anniversaire de l'enfermement de Mikhaïl Khodorkovski, tous trois reconnus prisonniers de conscience par Amnesty International, nous, les soussignés, appelons votre attention sur une question qu'il est en votre pouvoir de résoudre. Le 8 février, le Comité sur la société civile et les droits de l'homme relevant du Kremlin, et constitué d'experts indépendants, a soumis à votre prédécesseur et actuel Premier ministre, Dmitri Medvedev, une liste de personnes (médecins, économistes, professeurs, écrivains…) considérées comme illégalement détenues dans votre pays, sujet à des procès non conformes aux règles d'un Etat de droit, ou persécutés pour leurs opinions.
Monsieur Medvedev n'a pas résolu ce problème qui devient chaque jour plus urgent. Certains de ces prisonniers sont dans des conditions de santé critiques, telle Taisya Osipova, mère d'une petite fille de 5 ans, membre du mouvement d'opposition l'Autre Russie, qui est diabétique et souffre de pancréatite. D'autres sont en prison depuis près d'une décennie, comme Mikhaïl Khodorkovski et Platon Lebedev, reconnus «prisonniers de conscience» par Amnesty International.
Des prisonniers, dont vous connaissez les noms, ne figurent pas sur cette liste car ils sont décédés à la suite de traitements inhumains et