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TRIBUNE

La Turquie, en première ligne de nos intérêts

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par Hélène FLAUTRE, Députée européenne, présidente de la délégation parlementaire UE-Turquie et Ahmet INSEL, Professeur à l’université de Galatasaray
publié le 21 octobre 2012 à 19h07

En Turquie, il est loin le temps où, rivés aux moindres bribes de rumeurs sur le rapport annuel attendu et redouté de la Commission européenne, les politiques et les commentateurs faisaient assaut de spéculations pour anticiper l’avenir ! C’était le temps où l’Union aimait contempler sa nouvelle puissance dans la vitalité de sa politique d’élargissement. Ses recommandations commandaient l’agenda des réformes, et leur mise en œuvre offrait, à qui le voulait, la preuve par neuf de l’existence de l’Europe.

De fait, en Turquie, jusqu’après l’ouverture des négociations, une puissante vague démocratique légitimée et soutenue par l’Union européenne avait déferlé sur le pays, balayant la domination militaire et la culture politique des coups d’Etats !

Aujourd’hui, les penchants autoritaires ou nationalistes contrarient le cercle vertueux des réformes démocratiques. Et, sept ans après l’ouverture des négociations, le processus pour l’adhésion de la Turquie à l’Europe est au point mort.

Pourtant, au voisinage de l’Europe, dans cette zone stratégique pour la paix et la sécurité du continent, la Turquie est en première ligne de nos intérêts : de l’accueil des réfugiés syriens au soutien aux révolutions arabes, des négociations sur le nucléaire iranien à la résolution du conflit chypriote et à la mise en place d’une politique de défense européenne, sans oublier les questions kurde et arménienne.

Et si la devise «Zéro problème avec les voisins» du ministre Davutoglu a pris l’eau, les pays eur