«Nous ne voulons plus nous taire, nous ne voulons pas des paroles, mais des actes ! Soulevez-vous, allons au siège du gouvernement pour demander la chute du Premier ministre !» s'époumone Nadim Koteich devant une foule chauffée à blanc sur le parvis de la mosquée Ibrahim al-Amine. Le journaliste vedette de Future TV (appartenant au clan Hariri) s'est saisi du micro, prenant de court les responsables du Parti du futur, au premier rang desquels l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, qui vient de parler à la tribune. La tension est palpable. Quelques minutes plus tôt, après une cérémonie dans la grande mosquée de Beyrouth, les cercueils du général Wissam al-Hassan, le chef des services de renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI) et du sergent Ahmad Sahyouni, tués vendredi dans un attentat, ont été mis en terre dans le mausolée de la place des Martyrs. Là même où Rafic Hariri, l'ancien Premier ministre assassiné en 2005, avait été inhumé.
«Chiens». Les bureaux du Premier ministre (le Sérail) sont tout proches et les quelques milliers de personnes venues assister aux funérailles du général décident de s'y rendre. La situation dégénère rapidement. Des manifestants lancent des bâtons, des bouteilles, certains tentent de démonter les barbelés pour atteindre la colline du Sérail, encerclée par des cordons de militaires. Aussitôt, c'est un déluge de bombes lacrymogènes qui s'abat sur les manifestants. Un jeune homme à la chemise trempée est tra