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Libération

Piratage du scrutin en ligne de l’opposition

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Russie . Alors que les arrestations se multiplient, les anti-Poutine tentent d’acquérir une légitimité par le Net.
publié le 21 octobre 2012 à 21h36

Sur la défensive depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin, en mai, l’opposition russe vote depuis samedi pour désigner son conseil de coordination, sorte de cabinet fantôme élu par les internautes. Son but est de résister à la répression tous azimuts lancée par Poutine, individuellement ou collectivement, contre les contestataires et les ONG.

Le vote a dû être prolongé d’une journée après le piratage du site ckv2012.com sur lequel 160 000 personnes s’étaient inscrites. Hier soir, seulement 55 000 électeurs avaient pu venir sur le site et faire connaître leur choix.

Depuis des jours, la blogosphère est en ébullition. Les 211 candidats, venus de tous les courants politiques et sociaux, concourent pour les 45 sièges du conseil. Ils ont eu le droit de mener une vraie campagne électorale télévisée. C'est la chaîne Dojd («la pluie», en russe), disponible sur Internet et par satellite, qui a organisé des heures de débats regardés par des milliers de personnes. L'idée de tenir ces élections avait été formulée cet été par le blogueur anticorruption Alexeï Navalny qui y voyait la solution au «problème de légitimité de l'opposition». Dans la vidéo de lancement de la campagne, il soulignait : «C'est comme cela que nous allons répondre à la critique ennuyeuse, mais quelque peu justifiée, des partisans du Kremlin qui ont dit qu'ils étaient prêts à discuter avec l'opposition, mais ne savaient pas à qui parler.»

Dans ce pays de 140 millions d’habitants, où l’opposition