La Syrie restera l’un des conflits de ce siècle le plus violent, le plus cruel que le monde aura laissé faire. 20 000 morts en vingt mois, entre 30 000 et 80 000 civils disparus dans les prisons du régime, probablement tués sous la torture. Aucun gouvernement au monde n’aura mené un combat aussi brutal contre sa population, à coups de bombardements aveugles et de tirs d’artillerie. Il ne s’agit pas d’une guerre civile comme la junte veut le faire croire ni d’une guerre contre les islamistes pour l’heure peu nombreux. La Syrie est un puzzle de peuples, dominé par une majorité sunnite mais composé aussi de minorités, kurdes, druzes, chrétiennes ou alaouites. Mais malgré les manipulations et agressions du clan alaouite des Al-Assad, les conflits entre communautés sont restés l’exception. Dans sa rage meurtrière, Bachar al-Assad semble encore croire possible de mettre fin à la rébellion par la force au risque de disloquer son pays. Il est prêt aussi à déstabiliser l’ensemble de la région comme on l’a vu avec les bavures et incursions de son armée en Turquie, ou, vendredi, avec l’attentat contre le général Wissam al-Hassan, proche de la famille Hariri. Le Liban est un pays fragile, victime et enjeu de la fracture entre le monde sunnite dominé par les Saoudiens et les chiites fidèles à l’Iran, grand allié régional du clan Al-Assad. Pour l’avenir et la sauvegarde de leur pays, les Libanais doivent savoir résister aux provocations de leur voisin. S’ils veulent collectivement préserv
EDITORIAL
Rage
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Le monde arabe en ébullitiondossier
par François Sergent
publié le 21 octobre 2012 à 22h06
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