Moins d’un an après avoir accédé à la tête du gouvernement espagnol, le conservateur Mariano Rajoy, déjà en mal de légitimité (sa cote de popularité est au plus bas), voit s’accumuler devant lui des ennuis sur trois fronts : des obstacles financiers qui semblent insurmontables, une grogne sociale massive et des nationalismes centrifuges en plein essor, au Pays basque et en Catalogne. La plus récente déconvenue fut le refus d’Angela Merkel, lors du Conseil européen des 18 et 19 octobre, de toute action rétroactive de l’union bancaire, alors même que Madrid a un cruel besoin - pour soulager sa dette souveraine - d’argent européen pour recapitaliser ses banques en déshérence.
Sur le plan social, face à un très probable sauvetage de l'UE, un budget 2013 ultrarestrictif et la crainte de nouvelles mesures d'austérité, les syndicats ont laissé planer la menace d'une grève générale pour le 14 novembre. «La brutalité des décisions du gouvernement, les coupes claires dans la santé et les saignées dans l'éducation rendent notre protestation inévitable», a tranché Ignacio Fernandez Toxo, le leader du syndicat Commissions ouvrières (CCOO).
A moyen et long terme, le défi des nationalismes périphériques constitue un péril aux conséquences imprévisibles. En septembre, le chef de l'exécutif catalan, Artur Mas, a mis un terme aux traditionnelles ambiguïtés de sa formation, la CiU, en s'engageant à convoquer une consultation sur l'autodétermination. «L'Espagne ne nous respecte pas e