Dans ce café du centre de Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, ce n’est pas la fièvre électorale qui agite les conversations menées entre deux bouffées de chicha. Certes, les clients présents se sont bien fait une idée sur les candidats qui s’affichent en groupe, sur les pancartes électorales couvrant les murs de leur ville. Ces hommes souriant en bras de chemise, ces femmes qui posent pantalon et cheveux au vent… Mais leurs préoccupations sont surtout dirigées vers la manière dont ils réussiront à boucler leurs fins de mois.
Dissidents. Pour les premières élections organisées en territoire palestinien depuis 2006, seuls 54,8% des votants se sont rendus aux urnes samedi. En outre, dans plusieurs municipalités, les listes officielles du Fatah, la formation du président Mahmoud Abbas, se sont fait évincer par celles de candidats dissidents, issus des rangs même du parti. Ainsi à Naplouse, la grosse ville du nord de la Cisjordanie, sa voisine Jénine, et insulte suprême, à Ramallah, la capitale administrative, le Fatah a perdu la place d'honneur.
Alors même que le Hamas avait décidé de boycotter le scrutin, le président palestinien pouvait espérer avoir le champ libre pour obtenir un plébiscite de la population palestinienne. C’était sans compter la grogne ambiante tant sur l’impasse des discussions avec Israël que sur la crise économique qui commence à peser sur la Cisjordanie.
«La plupart des gens ont pris des crédits bancaires qui plombent leurs fina