Au Liban, la tension est à son comble depuis la mort vendredi du chef des renseignements de la police et les manifestations anti-gouvernement de ce week-end. Mais pour Paul Salem, directeur de l’Institut Carnegie du Moyen-Orient à Beyrouth, rien n’indique aujourd’hui que le pays va sombrer dans une crise politique.
L’opposition libanaise et la communauté internationale accusent le régime syrien d’être responsable de l’attentat qui a tué le général Wissam al-Hassan – ennemi du régime syrien. Pourquoi le régime de Bachar al-Assad frappe-t-il aujourd’hui, en pleine révolution syrienne, ses ennemis au Liban ?
Cela faisait plusieurs années que le régime d'al-Assad ciblait le général Al-Hassan car il était très efficace dans les services de renseignement libanais. Vendredi les tenants du régime ont trouvé un moyen de le tuer, mais il n'a pas été question de choisir un moment en particulier: cet attentat n'est pas exactement lié aux révolutions syriennes, car ce système d'assassinats a commencé en 2004-2005 et fait partie de la stratégie du régime de Bachar al-Assad pour contrer ses adversaires. A partir de 2008, la Syrie a commencé à orchestrer moins d'attentats car elle est rentrée dans une phase de coopération avec la Turquie, l'Arabie Saoudite ou encore la France. Avec la révolution, la Syrie est retournée au système d'attentats, car elle est devenue isolée sur la scène internationale. Pourquoi arrêterait-elle alors d'affaiblir ses ennemis?
La Syrie essaie-t-elle d’exporter son conflit au Liban?
Le régime syrien affaiblit ses ennemis, mais ne travaille pas à déstabiliser le régime au Liban dont il est assez proche puisque le Hezbollah, qu'il soutient, domine le gouvernement libanais. S’il cherche la désta